Pour faire réussir le mérite, rétablir l’égalité des chances

« Le mérite, c’est pas obligatoirement les bons résultats »

Guy Geoffroy et Jean-François Bourdon ont en commun qu’ils sont tous les deux, de profession, proviseur. Le premier est maintenant député. Et le second est le premier chef d’établissement à avoir créé un internat d’excellence.

Et tous deux partagent les mêmes convictions.

« Le mérite c’est pas obligatoirement les bons résultats », confie Guy Geoffroy. « Donner des encouragements à un élève, ce n’est pas que sanctionner ses résultats. C’est dire nous connaissons ton potentiel, ton environnement, tes difficultés mais également ta capacité à te dépasser ».

Cela, Jean-François Bourdon l’applique à Sourdun (Seine-et-Marne) qui accueille un internat d’excellence. Chaque année, une remise des prix récompense les élèves méritants, « ceux qui ont enregistré la plus belle des progressions ».

Pour Guy Geoffroy c’est là « s’attacher, dans un système de masse, à la véritable démocratie dans l’école qui accorde à chaque individu sa meilleure chance de réussir, sa propre excellence ».

Pour « faire réussir le mérite, il faut rétablir l’égalité des chances », remarque Chantal Dardelet (ESSEC) qui plaide pour l’autonomie des établissements. « Plutôt que donner plus de moyens à l’école, donnons plus d’autonomie aux établissements », lesquels sauront répondre et s’adapter au mieux à la manière d’enseigner.

Ce que Gérard Longuet pousse en demandant la généralisation de l’autonomie des collèges et lycées ainsi que des écoles primaires reconverties en établissements publics.

Lors de cette table ronde consacrée au mérite, la question sur l’uniforme a été posée. L’occasion pour Jean-François Bourdon d’évoquer son expérience à Sourdun. « Plutôt qu’un uniforme nous avons interdit certains vêtements comme les pantalons taille basse, les nombrils découverts, les baskets… pour inciter les élèves à s’habiller correctement dans cet espace public dans lequel on marque le respect . C’est un combat au quotidien… ».